Interview avec Arnaud Britsch, COO d’IECD

 

Nous avons récemment eu le plaisir d’interviewer Arnaud Britsch, Directeur adjoint de l’Institut Européen de Coopération et de Développement (IECD). Arnaud a récemment suivi un programme de développement de leadership, déployé par Turningpoint aux côtés des managers de l’Oréal, un véritable brassage des secteurs qui a permis à tout le monde d’ouvrir ses horizons ! Nous voyons avec lui ce qu’il a retiré de cette expérience : 

 

Aujourd’hui, quels sont les enjeux managériaux auxquels vous faites face ?   

A cause de la hausse des inégalités des multiples crises, notre activité a triplé en 10 ans. L’enjeu est donc d’assurer un équilibre qui peut parfois être difficile à trouver entre notre mission de « service » sur laquelle nous mettons toute notre énergie et une nécessaire structuration pour adapter l’organisation à sa taille et aux enjeux auxquels elle fait face. 

  

Quelle plus-value ce format spécifique, mêlant les leaders de L’Oréal avec un leader d’ONG comme vous, a-t-il semblé apporter ?  

Le secteur des ONG est un secteur qui se professionnalise rapidement et les frontières qui pouvait le séparer du monde des entreprises s’estompent progressivement, à la différence notable près que notre mission n’est pas à but lucrative. Dans un sens, on peut aussi considérer qu’une organisation comme la nôtre a aussi une « offre de service », en proposant des solutions éducatives, de formation, d’accès à l’emploi à des jeunes, auprès d’organisations locales, d’institutions publiques ou privés 

… Pour autant, nous évoluons quand même dans des secteurs différents : la découverte de nos méthodes ou pratiques respectives, le regard croisé sur nos enjeux, nous a permis de nous ouvrir à nos horizons respectifs et de s’analyser en « miroir ». 

 

Que pensez-vous avoir apporté aux participants de l’Oréal ? 

Je pense qu’ils ont apprécié cette ouverture sur le secteur de la solidarité internationale : il m’a semblé qu’ils étaient heureux que leur entreprise s’investisse ainsi dans une démarche d’ouverture et d’accueil, de contribuer à leur manière à une cause porteuse de sens. J’ai senti un intérêt véritable de leur part. Je pense aussi que ma présence et nos discussions ont permis une certaine sensibilisation à la question des vulnérabilités des personnes, de l’attention portée à l’autre avec ses fragilités… 

 

Et pour vous en tant que leader, que pensez-vous avoir retiré de cette expérience ?  

Ces dernières années je travaillais sur une mission de COO, avec une mission tournée vers la mise en œuvre opérationnel de la stratégie de l’organisation. Je suis amené à progressivement prendre une mission plus large de CEO pour laquelle je dois me préparer à passer un cap professionnel et personnel. La formation m’a permis de travailler sur moi-même, de mieux me connaître en tant que leader, de progresser sur mes compétences de manager porteur d’une vision, et être plus performant dans mon travail. J’ai particulièrement apprécié le questionnaire 360, grâce auquel j’ai reçu un retour très direct mais aussi très juste de mes forces et mes faiblesses. J’en ressort plus confiant en moi et avec des axes d’amélioration clairs. 

 

Et vous, quel leader pensez-vous être ? 

J’étais jusqu’ici un leader qui avançait en mettant l’accent sur les volets « execute » et « energize »… cela allait avec ma mission opérationnelle. Notamment, ces dernières années, j’ai beaucoup travaillé sur les process internes et sur le pilotage des mises que nous déployons à l’étranger. Désormais, il va falloir que je prenne davantage de recul, que je travaille la vision de l’organisation sur le long terme, afin d’en sculpter son âme. « Hands off, eyes on » ! 

 

Quelles actions allez-vous mettre en place suite à ce programme ? 

Nous avons beaucoup travaillé sur la façon de construire une vision en équipe et avec les parties prenantes. Quand bien même nous nous appuyons sur des exemples pris dans l’expérience propre de l’Oréal, c’est une démarche dont je souhaite m’inspirer pour l’IECD. J’aimerais aussi travailler sur la dynamique interne de l’association, notamment sur la façon de travailler toujours plus efficacement avec l’équipe du CODIR, et de repenser la dynamique d’équipe, afin de faire mieux jouer les complémentarités. Ceci va me permettre de me libérer du temps pour prendre du recul et laisser une plus grande marge de manœuvre aux équipes, afin d’être davantage dans l’observation, les échanges : tous ces éléments qui contribueront à faire naitre une vision dans l’entreprise. 

 

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L’IECD est une organisation de solidarité internationale créée il y a 35 ans pour agir en soutient au développement humain, économique et social en Afrique, au Proche Orient et en Asie du Sud Est. Avec nos partenaires locaux, nous mettons en œuvre des projets de développement dans les domaines de l’éducation, de l’accès à l’emploi par la formation professionnelle et l’entrepreneuriat. L’IECD accompagne vers l’emploi ou la formation plus de 25000 jeunes par an en s’appuyant sur une équipe de près de 400 salariés et un chiffre d’activité de près 22 millions d’euros en 2022.